Au cœur du système de soins, le pharmacien hospitalier ou la pharmacienne hospitalière mène des activités variées en collaboration avec d’autres professionnels de santé, notamment des médecins, au sein des établissements de santé et médicosociaux publics et privés. Il ou elle contribue à la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des patients et à l’utilisation des dispositifs médicaux stériles.
Code ROME : J1202
Le métier de pharmacien hospitalier est une profession en constante évolution, au cœur de l’innovation scientifique, à la fois en contact avec les patients et les autres professionnels de santé. Les missions, variées, font du pharmacien hospitalier un acteur incontournable de la chaîne du médicament et de l’équipe de soins.
Le pharmacien hospitalier ou la pharmacienne hospitalière gère l'approvisionnement et le stockage des produits de santé, délivre les médicaments et les dispositifs médicaux stériles, dont les implantables (stimulateurs cardiaques ou cérébraux, pompes à insuline, prothèses de hanche, implants mammaires, etc.).
Sécurisation des circuits des produits de santéIl ou elle assure la sécurisation du circuit des produits de santé, analyse les prescriptions, conseille et informe les autres professionnels de santé sur les produits de santé, et participe aux essais cliniques et à la recherche pharmaco-thérapeutique. Il ou elle participe à l’innovation scientifique à travers la recherche clinique et la gestion des MTI (médicaments de thérapie innovante).
Préparation et stérilisationDans le cadre de ses activités, le pharmacien hospitalier ou la pharmacienne hospitalière prépare certains médicaments (anti-cancéreux, radiopharmaceutiques, de thérapie innovante ou pour les besoins de la recherche clinique) sous forme de préparations magistrales (pour un seul patient) ou de préparations hospitalières (préparées à l’avance). Il ou elle est également responsable de la préparation de dispositifs médicaux stériles. Par exemple, il ou elle assure la stérilisation des instruments qui seront utilisés dans les blocs opératoires. Toutes ces activités de la pharmacie sont dites « à risque » et nécessitent des compétences spécifiques.
Prise en charge des patientsLe pharmacien hospitalier ou la pharmacienne hospitalière exerce un métier scientifique au contact des patients. Il ou elle participe activement à la prise en charge thérapeutique de ces derniers, par ses activités de pharmacie clinique, notamment en participant à la définition des traitements, en adaptant et en renouvelant les ordonnances, en prescrivant et en administrant les vaccins pour les personnes hospitalisées.
Formation des futurs praticiensLes pharmaciens hospitaliers participent à la formation et à la montée en compétence des étudiants, des internes et des docteurs juniors en pharmacie hospitalière. Ils peuvent également participer à des actions de formation initiale.
Les pharmaciens hospitaliers travaillent en interaction avec d’autres professionnels de santé (médecins, biologistes, infirmiers… hospitaliers ou libéraux). Ils doivent faire preuve de rigueur et de précision scientifiques dans la réalisation de leurs missions.
Responsabilité à l’égard des patients et des professionnels de santéEn tant que scientifiques et spécialistes des médicaments et des dispositifs médicaux stériles, les pharmaciens hospitaliers sont responsables des actes pharmaceutiques qu’ils accomplissent et doivent régulièrement mettre à jour leurs compétences via des formations ou en participant à des congrès scientifiques.
Polyvalence professionnelleLes pharmaciens hospitaliers interviennent dans des domaines divers, allant des médicaments aux dispositifs médicaux stériles. Ils associent la gestion, la préparation et la dispensation des médicaments à des actions de pharmacie clinique. Par exemple, ils réalisent des actions de « conciliation médicamenteuse » qui consistent à analyser le traitement pris par un patient hospitalisé pour en fournir ensuite un « bilan de médication » aux médecins, bilan qui confirme le traitement ou en propose des modifications.
2000 euros brut par mois en tant qu’interne des hôpitaux. 4500 euros brut par mois (1er échelon de la grille des praticiens hospitaliers) + prime d’exercice public exclusif (1000 euros brut par mois). Dans le privé, le salaire est négociable et dépend des grilles des conventions collectives.
11 % des pharmaciens sont des pharmaciens hospitaliers. En raison de l’évolution du métier, les besoins en recrutement sont importants dans le secteur et les jeunes diplômés trouvent facilement un emploi à la sortie de leurs études.
Évoluer en se spécialisantLes pharmaciens hospitaliers peuvent se spécialiser dans un domaine particulier : radiopharmacie, hygiène hospitalière, gestion des dispositifs médicaux stériles, recherche clinique, pharmacotechnie, MTI (médicaments de thérapie innovante), pharmacie clinique.
Dans le public ou le privéLes emplois se situent dans de grandes ou de petites structures, du secteur public comme privé : CHU (centres hospitaliers universitaires), centres hospitaliers, cliniques, établissements spécialisés (médicosociaux, de lutte contre le cancer, en santé mentale, en réadaptation fonctionnelle, etc.). Au sein d’un service d’incendie et de secours, les pharmaciens hospitaliers prennent en charge les patients dans le cadre du dispositif préhospitalier. Il est possible de passer du public vers le privé et du privé vers le public, d’une petite structure vers une plus grande et inversement, et de changer de spécialisation.
Les études durent de 9 à 10 ans selon les options prises, après le bac et comportent des stages en France ou à l’étranger. Le cursus de pharmacie débute avec le PASS (parcours accès santé spécifique) ou la L.AS (licence accès santé) dans les universités. En fin de 3e année, il faut passer le DFGSP (diplôme de formation générale en sciences pharmaceutiques). En fin de 4e ou de 5e année, l’étudiant passe le concours d’internat. L’internat dure en moyenne 4 ans, voire plus, selon les options choisies (radiopharmacie, recherche et innovation…). La 5e année, hospitalo-universitaire, se déroule sous forme de stage à l’hôpital. L’internat s’inscrit dans un parcours de « pharmacie pratique hospitalière et recherche », avec 8 stages obligatoires dans les services hospitaliers. À la fin de la 3e année d’internat, il faut réaliser une thèse d’exercice, en vue d’obtenir le DE (diplôme d’État) de docteur en pharmacie. Pendant la 4e année, l’interne devient docteur junior et exerce en « autonomie dirigée » sous la supervision d’un pharmacien hospitalier senior. À l’issue de cette 4e année d’internat, un mémoire de DES (diplôme d'études spécialisées) en pharmacie hospitalière doit être rédigé. Il est obligatoire pour être diplômé.
Niveau bac + 9
DE (diplôme d'État) de docteur en pharmacie
DES (diplôme d'études spécialisées) en pharmacie hospitalière