Ingénieur/e hydrogéomorphologue

Entre le terrain et le bureau, l'ingénieur hydrogéomorphologue étudie le fonctionnement naturel des cours d'eau ou l'érosion des zones côtières afin d'aider à prévenir les crues. À partir d'observations du terrain mais aussi de photos et de nombreux documents, il est capable de créer des cartes numérisées qui représentent les zones inondables d'une vallée, par exemple. Ingénieur de formation, il travaille essentiellement dans les collectivités locales et les services décentralisés de l'État.

Reconnaissances de terrain

L'hydrogéomorphologie est une approche géographique appliquée, mise au point dans les années 1980 afin de diagnostiquer les zones inondables. L'ingénieur hydrogéomorphologue fait de nombreuses reconnaissances sur le terrain pour collecter des indices sur les talus mais aussi sur les différentes couches de sédiments et les traces d'inondations précédentes. Pour cela, il étudie aussi des photos aériennes dont il fera une première carte " minute " à la main.

Modélisations géographiques

Il croise ensuite les différentes données qu'il a récoltées sur le terrain mais également dans les archives, par exemple concernant des crues historiques, afin de réaliser des cartes numérisées. Ses études portent sur les cours d'eau, les vallées et l'érosion côtière.

Aide à la décision

La troisième étape de son travail est la transmission de ses résultats qui sont de vrais outils d'aide à la décision, notamment pour la construction ou non sur un terrain à proximité d'un cours d'eau. Il donne également une analyse qualitative de l'influence de l'occupation des sols sur les crues et l'intensité des phénomènes. Rapports écrits et réunions font donc partie de son travail de conseil aux autorités pour éviter les crues et réagir efficacement en cas de catastrophe naturelle.

Des connaissances larges

L'ingénieur hydrogéomorphologue doit avoir des connaissances très précises en hydrologie, géomorphologie et sédimentologie. Il maîtrise en outre les techniques de mesures de granulométrie, d'hydrométrie et de photogrammétrie.

Le goût du terrain

Il doit par ailleurs posséder un bon sens relationnel, être capable de travailler dans une équipe pluridisciplinaire et avoir un gout prononcé pour le travail de terrain et les déplacements fréquents.

Le sens des responsabilités

Sérieux et rigueur sont indispensables à cet ingénieur spécialisé, car ses études sont des aides à la réflexion et, plus souvent encore, à la décision. Une erreur ou une imprécision peut être lourde de conséquences, notamment sur les vies humaines.

Une méthode reconnue

La cartographie hydrogéomorphologique est utilisée en France pour délimiter les zones inondables par les cours d'eau, notamment. Plusieurs milliers de kilomètres de cours d'eau ont ainsi été analysés, puis cartographiés, en réponse à la politique de prévention des risques d'inondation engagée par les ministères chargés de l'Équipement et de l'Environnement successifs depuis la loi Barnier de 1995. Mise en oeuvre à grande échelle au niveau national dans le cadre de la réalisation des AZI (atlas des zones inondables), elle est aujourd'hui recommandée pour la réalisation des PPRI (plans de prévention des risques d'inondation).

De petits effectifs

Les débouchés sont relativement réduits pour les ingénieurs hydrogéomorphologues. Cependant, comme la spécialité est encore jeune et le changement climatique une réalité qui s'accompagne de phénomènes de plus en plus extrêmes, ces ingénieurs pourraient trouver de nouveaux terrains d'application pour leur discipline.

Surtout dans les collectivités territoriales

En général, les ingénieurs hydrogéomorphologues exercent leur activité au sein des collectivités locales et des services décentralisés de l'État. Quelques bureaux d'études sont également intéressés par ces profils très spécialisés.

Un bac + 5 (master ou diplôme d'ingénieur) est nécessaire pour exercer cette profession très spécialisée. Un stage de terrain aidera au recrutement.