Dans un contexte de pénurie et de flambée des prix du pétrole, l'ingénieur réservoir oriente tout son savoir vers l'optimisation de l'exploitation. C'est un personnage clé dans l'industrie pétrolière, depuis la prévision jusqu'au suivi de la production.
Code ROME : F1105
Chercheur lié au terrain, l'ingénieur réservoir a pour mission d'optimiser la production d'un puits de pétrole. Grâce à ses analyses et modélisations, il peut préconiser les meilleurs moyens d'exploiter un gisement afin que le rendement soit au maximum. Il travaille en bureau d'études ou en société de services avant d'être éventuellement recruté par une compagnie pétrolière. Mobile et adaptable, c'est un scientifique de haut niveau dont la carrière se fait à l'international.
Au carrefour de l'exploration et de la production, l'ingénieur réservoir a un rôle central dans un champ pétrolifère. Sachant que la demande énergétique mondiale devrait doubler d'ici 2050 et que l'on ne sait actuellement récupérer qu'environ 35 % d'un gisement, son travail d'analyse et de recherche pour optimiser l'exploitation est crucial. Pur chercheur ou en partie opérationnel, il peut intervenir à différents niveaux.
Interpréter et modéliserSon travail commence avec l'interprétation des données du réservoir et sa modélisation informatique qui vont lui permettre d'élaborer des scénarios de développement du gisement. En tant que chercheur, l'ingénieur réservoir peut élaborer ces outils ou améliorer ceux déjà existants. Grâce à ses analyses et simulations, il émet des recommandations opérationnelles sur les projets de développement incluant le nombre, la nature et l'emplacement des futurs puits, ainsi que le calendrier de forage et le profil de la production.
Suivre les opérationsEnfin, l'ingénieur réservoir effectue un suivi en intégrant, au fur et à mesure de l'exploitation, les nouvelles données parvenant du puits, qui pourront lui permettre d'accroître encore les taux de récupération du pétrole et donc d'optimiser la production.
L'ingénieur réservoir est un scientifique, féru de mathématiques et de physique. Il doit notamment maîtriser la modélisation physique et numérique des écoulements et/ou des phénomènes de transport et de transfert des matières dans des structures poreuses. En tant que chercheur, il maîtrise par ailleurs les techniques d'analyse, l'instrumentation de laboratoire et la conduite d'expériences. Des compétences en géologie sédimentaire structurale et en géophysique pétrolière (pétrophysique) sont également attendues.
Curiosité et méthodeIl maîtrise l'anglais, tant à l'oral qu'à l'écrit. Méthodique, il doit en outre avoir de bonnes qualités d'analyse, une grande curiosité scientifique et le goût du travail en équipe. La sécurité et l'environnement doivent également faire partie de ses préoccupations, tout comme la maîtrise des coûts. Une appétence pour le management lui permettra d'évoluer plus facilement.
Les jeunes diplômés ne peuvent pas devenir directement ingénieurs réservoir. En général, ils débutent comme ingénieurs en bureau d'études, où ils s'initient aux disciplines connexes du métier, comme la géologie, le forage ou l'économie. L'apprentissage des ingénieurs réservoir passe également par au moins un poste sur le terrain dans le domaine de l'exploitation pour avoir une vue d'ensemble de l'activité et des contraintes liées à chaque étape.
Consultants avant toutL'ingénieur réservoir travaille avant tout en bureaux d'études, dans des compagnies de services géologiques ou dans des sociétés de consultants, surtout en début de carrière. Par la suite, il peut intégrer une compagnie pétrolière internationale.
Expertise ou managementPour évoluer, l'ingénieur réservoir peut soit se spécialiser et aller vers l'expertise scientifique et/ou technique, soit changer de métier selon ses goûts, ses aptitudes et ses expériences passées. Un chercheur peut ainsi se diriger vers un poste de chef de projet ou d'ingénieur d'affaires, en France comme à l'étranger.
Le métier d'ingénieur réservoir est accessible après un bac + 5 : diplôme d'ingénieur de l'IFP School (ex-École nationale supérieure du pétrole et des moteurs, ENSPM) ou de l'École nationale supérieure de géologie de l'université de Lorraine (Nancy) ; ou master, orienté vers la recherche ou la production. Voire un doctorat (bac + 8).