L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques (comme des roseaux, des nénuphars...) pour nettoyer naturellement les eaux usées ou polluées. Il crée des systèmes de traitement des eaux 100 % écologiques !
Code ROME : A1303
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques (comme des roseaux, des nénuphars...) pour nettoyer naturellement les eaux usées ou polluées. Il utilise ses connaissances scientifiques en hydrologie, en écologie et en biologie pour mettre en place un système d'assainissement 100 % naturel, sans produits chimiques. Avec le développement de la réglementation environnementale, ce métier, peu connu, est promis à un bel avenir.
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques, " macrophytes ", pour assainir l'eau. Ces plantes se nourrissent des substances polluantes contenues dans les déchets que l'homme rejette au quotidien dans l'eau (shampooing ou lessive, par exemple). C'est la phytoépuration ou l'épuration par les plantes, favorisant la réhabilitation des rivières. Ces végétaux étonnants ont aussi la faculté d'extraire du métal de l'eau, comme le plomb.
Un diagnostic environnementalL'ingénieur hydroécologue établit d'abord un diagnostic de la pollution. Il doit avant tout appréhender les liens entre les différents paramètres que sont l'eau, le sol (son inclinaison), la faune et la flore. En étudiant le terrain, il peut évaluer la pollution du milieu et penser des solutions d'assainissement durable.
Une solution 100 % naturellePuis il choisit le système d'épuration à mettre en place. Le choix des plantes est déterminé par leur capacité d'adaptation au milieu naturel et leur efficacité face à tel ou tel polluant. Les plantes sont introduites dans deux bassins composés l'un de graviers, l'autre de roche, qui servent de filtres pour séparer les polluants de l'eau. L'hydroécologue opère ensuite un suivi régulier de l'installation, pour ajuster au mieux la filtration biologique.
Toutes les eaux issues d'une chaîne de production ou d'un type d'exploitation présentent des caractéristiques physico-chimiques qui leur sont propres. L'ingénieur hydroécologue a des connaissances scientifiques en hydrologie, en écologie et en biologie qui lui permettent de choisir ses " outils de travail " : l'iris d'eau ou le nénuphar, qui se nourrissent d'éléments différents, ou encore la menthe aquatique pour détruire certains microbes.
Suivre la réglementationAgissant directement sur le milieu, l'ingénieur hydroécologue doit aussi bien connaître la réglementation sur l'eau et l'environnement, sur laquelle il se documente régulièrement. Il sait aussi rédiger : des rapports comme des offres commerciales.
Aimer le contactS'il travaille seul, la négociation ne lui fait pas peur : il est capable de défendre des contrats lorsqu'il est chargé de commercialiser ses solutions. Dans tous les cas, il doit disposer de bonnes aptitudes relationnelles car il est amené à avoir des contacts directs avec le client, auquel il présente la solution retenue avant la mise en oeuvre.
S'il existe encore peu d'ingénieurs hydroécologues en France, le métier a beaucoup d'avenir. Baignade naturelle pour un hôtel, traitement des résidus de pesticides dans les eaux usées sur une exploitation agricole, installation d'un système d'assainissement sur la propriété d'un particulier, élimination de dépôts d'hydrocarbure dans les effluents industriels... les applications sont diverses. Les perspectives d'emploi sont grandes dans le domaine de l'eau, notamment dans le secteur privé, où de plus en plus d'entreprises adoptent une démarche durable. L'ingénieur hydroécologue peut travailler dans un bureau d'études, occuper un poste de fonctionnaire territorial ou créer sa propre société. Il peut devenir responsable de bureau d'études ou diriger un département recherche et développement spécialisé.
Des pistes à l'internationalUtilisant toujours les ressources végétales environnantes, les techniques de phytoépuration s'exportent également dans les pays en voie de développement lorsque les sols et les rivières sont pollués. Certaines ONG (organisations non gouvernementales) utilisent déjà cette méthode pour favoriser l'accès à l'eau potable.
Il est possible de préparer une licence pro puis un master à l'université dans le domaine des sciences de la Terre. Très peu d'écoles sont spécialisées dans ce domaine, plutôt généraliste. Tout en restant en contact avec le monde de la recherche, l'apprentissage sur le terrain représente toujours la formation essentielle. Même issu d'une autre formation, paysagiste par exemple, on peut se spécialiser en hydroécologie par la pratique.