Organiser les soins, mener une campagne de vaccinations, gérer un centre de nutrition ou former des soignants locaux... l'infirmier humanitaire assume différentes fonctions selon le programme auquel il participe.
Code ROME : J1506
Qu'il exerce dans un camp de réfugiés, un centre de nutrition ou un hôpital local, l'infirmier humanitaire doit faire preuve d'une grande adaptabilité. Organisé, il sait planifier la prise en charge médicale et gérer un stock pharmaceutique. Il joue aussi un rôle important de superviseur et de formateur. Les soins sont souvent assurés par le personnel soignant local. Les ONG (organisations non gouvernementales) recrutent des infirmiers diplômés expérimentés.
Les missions des infirmiers humanitaires diffèrent selon l'ONG (organisation non gouvernementale) pour laquelle ils travaillent, et selon le pays. Il peut s'agir de soins d'urgence à donner à une population venant de subir une catastrophe naturelle ou un conflit armé. Ou encore de participer à des programmes de développement plus longs : campagne de vaccinations, de renutrition ou de prévention, par exemple. Collaborateur du médecin ou du chirurgien, l'infirmier assure les soins quotidiens et les vaccinations. Il gère les stocks de médicaments et de matériels. S'il est infirmier anesthésiste, il prépare le patient et participe à sa réanimation.
Former à l'autonomieL'infirmier humanitaire a un rôle important de supervision et de formation. Il planifie la prise en charge médicale et les soins. Très souvent, il encadre et forme des personnels locaux. Il leur délègue une partie des soins tout en transmettant ses pratiques. Il faut parfois enseigner les règles élémentaires d'hygiène et de relation au malade, l'objectif étant de mettre en place un personnel soignant local autonome.
L'infirmier humanitaire peut assurer des gardes, de jour comme de nuit, 7 jours sur 7. Les conditions de vie sont souvent précaires et l'équipement médical rudimentaire. L'infirmier doit s'adapter au contexte de la mission, au matériel et au personnel local, parfois peu formé. Même si les conditions sont difficiles, la qualité des soins et la sécurité des patients doivent être assurées. En situation de crise, les conditions sont éprouvantes. Pour éviter une surcharge de stress, les missions sont alors limitées dans le temps.
Autonome et solidaireIl doit faire preuve de beaucoup plus d'autonomie et d'initiative qu'un infirmier travaillant dans un contexte ordinaire. C'est pourquoi, avant de s'engager, il doit justifier d'une expérience dans sa profession d'au moins 2 ans. Un passage par l'intérim est perçu comme un gage d'adaptabilité.
Aimant la vie en communautéParticiper à une mission humanitaire implique de vivre, en permanence, en collectivité. On fréquente donc les mêmes personnes dans la journée et le soir. Travailler en équipe comporte des contraintes mais aussi des avantages. Cela permet d'échanger sur les malades, de décompresser et de ne pas se sentir isolé face à la détresse humaine.
La plupart des ONG (organisations non gouvernementales) recrutent leur personnel expatrié sous statut de volontaire de la solidarité internationale. Dans ce cadre, ceux-ci touchent une indemnité mensuelle et bénéficient de la prise en charge du transport, de l'hébergement et des frais de vie sur place, ainsi que d'une couverture sociale.
Médecins sans frontièresLes personnels paramédicaux ont des compétences très recherchées par les ONG. Infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, laborantins, puériculteurs et, par extension, sages-femmes représentent environ 7 % des volontaires en mission.
Gérer sa carrièreLes missions durent en moyenne de 6 à 12 mois. Le volontariat paramédical s'insère relativement facilement dans la continuité d'une carrière. Certains infirmiers alternent périodes d'intérim en France et missions sur le terrain. Les infirmiers hospitaliers peuvent demander des périodes de disponibilité. Avec de l'expérience, on peut accéder à des fonctions de coordination de missions. Autres possibilités : suivre une formation complémentaire pour devenir puériculteur, infirmier-anesthésiste...
Pour exercer ce métier, il faut obtenir le diplôme d'État d'infirmier, délivré par les Ifsi (instituts de formation aux soins infirmiers). Le diplôme d'État est désormais reconnu au niveau bac + 3. Les auxiliaires de puériculture et les aides-soignants justifiant de 3 ans d'expérience peuvent se présenter à un examen d'admission spécifique et bénéficier d'une dispense de certaines unités de formation.