Le brodeur ajoute des éléments de décoration à la surface d'un tissu afin de l'enrichir et de le mettre en valeur. Perpétuant des savoir-faire traditionnels, cet artisan d'art s'est adapté aux évolutions techniques tout en continuant à faire rêver.
Code ROME : B1804
Le brodeur ajoute des éléments de décoration à la surface d'un tissu (vêtements de haute couture, robes de mariée, linge de maison, costumes de scène...). Il travaille à la main, souvent pour de grands couturiers, ou à la machine. Les ateliers de création artisanale se raréfient tandis que les broderies mécaniques se concentrent dans le nord de la France. Pour trouver sa place dans ce petit milieu, dextérité, créativité, patience, adaptabilité et surtout passion sont indispensables.
Il existe en réalité 2 métiers de brodeur : le brodeur main réalise des broderies à la main ou au crochet, et le brodeur machine brode sur une machine à broder ou sur un métier industriel. Le brodeur incruste de petits éléments de décor dans un tissu pour l'ornementer ou y apporter une variante, tout en respectant l'harmonie de l'ensemble. Souvent au service d'un grand couturier, il utilise de nombreux matériaux comme des fils d'or ou d'argent, des paillettes, des perles, des pierreries, des plumes...
Du dessin à la broderieLe brodeur peut imaginer et dessiner des motifs, seul ou en collaboration avec un styliste ou un directeur artistique et selon les attentes d'un client (couturier, créateur de haute couture...). Le dessin est transféré sur le tissu à l'aide d'un poncif (feuille de calque comportant le tracé du dessin piqué de multiples trous, sur lesquels on passe une ponce pour reproduire le dessin en pointillé). Le tissu est enfin tendu sur un métier à broder et le travail peut commencer.
Divers pointsPlusieurs techniques de broderie existent : la broderie à l'aiguille, qui est la plus employée, la broderie de Lunéville, qui s'exécute avec un crochet, ou encore la broderie à la machine Cornely. Différents points existent également : point de croix, point noué, point plat... Chacune de ces techniques permet d'obtenir un effet différent. Le brodeur jongle ainsi avec ces diverses options pour enrichir ses créations.
La broderie main est un travail de haute précision. Elle requiert une vue parfaite, de la dextérité et le goût du perfectionnisme. La broderie mécanique demeure un art, même si ce sont les machines qui font les points. Habileté et sens de l'esthétique sont donc, là aussi, des qualités indispensables. De la créativité est également nécessaire quand il s'agit de dessiner de nouveaux motifs.
PatienceLa broderie demande du temps, surtout quand on se met au service de la haute couture. Pour chaque collection, un atelier de renommée internationale peut présenter entre 250 et 300 échantillons. Et un échantillon peut compter jusqu'à 100 000 points et représenter à lui seul 40 à 60 heures de travail, même si les délais actuels ont tendance à fortement se réduire.
Une grande adaptabilitéLa diversité des matériaux et des techniques utilisés oblige le brodeur à se remettre sans cesse en question. Il a dû, par exemple, se familiariser avec la programmation informatique des machines à broder. Le désir d'apprendre toujours plus est donc indispensable au brodeur ! Il connaît également les caractéristiques des différents tissus et matières textiles. Le métier demande enfin de suivre de près les tendances de la mode et de s'adapter aux goûts de la clientèle.
Haute couture, robes de mariée ou de soirée, lingerie, uniformes, prêt-à-porter, pochettes, linge de maison, costumes de cinéma, tenues de scène : du plus grand luxe jusque dans notre univers quotidien, les broderies sont très largement utilisées.
À Paris, Lyon ou dans le NordVu leur coût, les broderies réalisées à la main intéressent presque exclusivement les maisons de haute couture. Les brodeurs main sont donc de plus en plus rares et se concentrent dans la région parisienne. Quelques broderies mécaniques sont implantées autour de Paris et de Lyon, mais la plupart sont situées dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, qui concentrent 90 % de la production nationale.
Peu de recrutementsLes patrons d'atelier n'embauchent qu'en fonction des commandes et au compte-gouttes : pas facile pour les brodeurs de s'insérer ! D'autant plus que la France ne compte plus qu'une dizaine d'ateliers de création artisanale. Le brodeur peut également s'installer à son compte après plusieurs années d'expérience ou choisir de travailler à domicile pour des ateliers parisiens, par exemple.
Peu de formations mènent au métier de brodeur, ce qui s'explique par l'étroitesse des débouchés. Le CAP offre une bonne base de départ, mais il est conseillé de poursuivre jusqu'au niveau BMA (brevet des métiers d'art). Le DN MADE forment, quant à lui, davantage à la création de motifs qu'aux techniques de broderie. Des formations complémentaires organisées en étroite collaboration avec les entreprises régionales sont également intéressantes.