Le bio-informaticien met l'univers normalisé de l'informatique au service du monde très mouvant des sciences du vivant. Ce qui exige une véritable double compétence.
Code ROME : H1206
Parmi les missions du bio-informaticien : localiser des gènes pour découvrir leurs fonctions. À l'interface entre la biologie et l'informatique, il crée des logiciels spécialisés, met sur pied des bases de données, interprète des résultats d'analyses... Une double formation est absolument nécessaire pour cette profession de haut niveau.
Grâce au bio-informaticien et à la puissance de calcul de son ordinateur, les milliards de données produites par l'organisation des gènes peuvent être exploitées, analysées et comparées par les chercheurs en biologie. Les enjeux sont importants : découverte de nouveaux traitements, amélioration des espèces, préservation de la biodiversité, contrôle qualité dans l'agro-industrie et l'environnement...
Modéliser les donnéesQue ce soit pour modéliser des structures de protéines ou annoter des génomes, l'outil informatique est indispensable. C'est le bio-informaticien qui est chargé de créer les logiciels et bases de données recueillant les informations issues du vivant.
Programmer et analyserDes spécialisations du métier se font jour. Soit dans le développement d'outils informatiques et statistiques : programmation, création et gestion de bases de données, interfaçage homme-machine. Soit dans l'utilisation de ces outils à des fins d'analyse, par exemple pour identifier la fonction de gènes ou modéliser des processus biologiques...
Le bio-informaticien n'est pas un biologiste doté d'un vernis informatique ou un informaticien possédant une teinture en biologie. C'est un véritable spécialiste des deux domaines. Le plus souvent, à l'origine, c'est un biologiste ou un biochimiste ayant acquis une seconde compétence en bio-informatique. On rencontre également des informaticiens qui se sont formés à la biologie.
Ouvert et réactifParlant le même langage que les chercheurs en biologie, le bio-informaticien sait décrypter leurs attentes et les traduire sur le plan informatique. Il faut suivre le rythme et les orientations des expérimentations, ce qui demande beaucoup d'adaptabilité.
La bio-informatique bénéficie de facteurs favorables, comme l'importance de la génomique et de la protéomique. Un des thèmes porteurs est l'analyse des interactions moléculaires à l'intérieur des cellules, qui pourra déboucher sur de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouvelles méthodes de diagnostic.
Un marché concurrentielParallèlement à la croissance des données à gérer, les équipes s'étoffent. On reste cependant sur un marché de niche : les formations s'étant développées, le nombre de diplômés augmente, rendant l'accès à l'emploi plus concurrentiel. D'autant plus que le marché de l'emploi de la bio-informatique est international. Il faut donc faire preuve de mobilité.
Par ailleurs, la bio-informatique pourrait se banaliser, les biologistes s'appropriant peu à peu ses outils. Les bio-informaticiens auraient alors un rôle essentiellement de conseil, sans que leur effectif s'accroisse de manière significative.
Les bio-informaticiens ont une double compétence en sciences de la vie et en informatique, de niveau bac + 5.
Deux voies de formation possibles :
1/ avec un master universitaire mention Bio-informatique. La plupart des cursus (comme à Montpellier 2, Nantes ....) s'adressent à des biologistes ou des biochimistes . D'autres (Aix-Marseille 2, Rennes 1 ...) accueillent également des informaticiens ou des mathématiciens . Certaines universités, comme Poitiers, proposent des parcours de bio-informatique dès la licence .
2/ Avec un diplôme d'ingénieur en bio-informatique, le plus souvent dans le cadre d'une option ou d'une majeure de dernière année. Elle fait l'objet d'une filière complète de formation à l'Insa Lyon, une école d'ingénieurs pluridisciplinaire en biologie, informatique et mathématiques.