Cuir, talons et semelles n'ont pas de secrets pour le cordonnier qui redonne vie aux chaussures abîmées. À la fois artisan et commerçant, il répond à la demande de la clientèle grâce à un savoir-faire pointu ainsi qu'à un grand sens relationnel.
Code ROME : D1206
Des bottes à ressemeler, un talon à changer : vite, chez le cordonnier ! Spécialiste de la réparation des chaussures, cet artisan peut aussi proposer la fabrication de clés, la vente de cirage, lacets, etc. Voulant fidéliser sa clientèle, il répond rapidement aux différentes demandes grâce à son savoir-faire pointu. Des notions de gestion et de commerce sont indispensables pour réussir dans cette profession délaissée par les jeunes mais qui offre pourtant des débouchés.
Après avoir jugé de l'état des chaussures, le cordonnier informe son client des réparations nécessaires. Il lui donne un tarif ainsi qu'un délai d'exécution. Il peut aussi le conseiller sur l'entretien de ses chaussures en le renseignant sur les produits à utiliser (cirage, graisse, brosses, etc.) et en lui montrant comment procéder.
Réparer les chaussures abîméesLes réparations peuvent être de natures diverses : le cordonnier peut être amené à réparer un talon ou une fermeture à glissière, à refaire une semelle entière, à changer une semelle intérieure, à remplacer une cambrure, à colmater une déchirure, etc. Pour cela, il effectue souvent les mêmes gestes : décoller ou découdre la partie usée, dessiner la pièce de remplacement, la découper dans le matériau choisi, la poncer puis la fixer sur la chaussure par clouage, collage ou couture (piquage), la polir, la teinter et la lustrer.
Le cordonnier contrôle également la stabilité de la chaussure. Il peut enfin y apporter des modifications, selon la demande du client : poser des talonnettes ou des patins, par exemple.
Refaire toute une semelle demande plusieurs heures de travail. Le cordonnier doit donc être patient. D'autant plus qu'il est fréquemment interrompu dans son travail par l'arrivée de clients souvent exigeants qu'il se doit de satisfaire. La précision du geste est indispensable. Très manuel, le cordonnier possède une grande dextérité et apporte beaucoup de soin aux finitions.
Rapide et connaisseurDès le premier coup d'oeil, il identifie la conception, le matériau (cuir, crêpe, élastomère) et la façon dont les chaussures qu'on lui confie sont montées. Il maîtrise les différentes techniques d'assemblage, de montage, de collage, de couture, de ressemelage, etc. Cela lui permet de choisir rapidement le mode de réparation le plus approprié et de respecter les délais. Le cordonnier connaît aussi les caractéristiques anatomiques du pied. Pour maintenir la qualité de ses prestations, il s'informe régulièrement sur les dernières machines et les nouveaux matériaux auprès de ses fournisseurs.
Commerçant et gestionnaireDoté d'un bon sens du contact, il sait nouer des relations à la fois commerciales et chaleureuses avec les habitués du quartier, comme avec ses fournisseurs. Il assure avec rigueur la gestion comptable et financière de son entreprise.
Depuis l'apparition des chaussures bon marché dans les années 1980, les Français jettent plus qu'ils ne font réparer. Autre facteur négatif, la concurrence des boutiques de réparation rapide de type " talons minute ", situées dans les galeries commerciales. Pour augmenter leurs revenus, les cordonniers traditionnels développent donc le multiservices. Mais, malgré ce contexte peu favorable, les débouchés sont assurés car peu de jeunes s'orientent vers ce métier.
Vers la création d'entrepriseAprès quelques années de pratique, le cordonnier peut devenir chef d'équipe ou créer sa propre entreprise. Autre solution : reprendre une boutique existante et en récupérer la clientèle.
Des spécialisations possiblesCertains cordonniers évoluent vers la confection de chaussures sur mesure et deviennent cordonnier-bottier ou bottier. Ils peuvent également se spécialiser dans la réparation haut de gamme ou dans la podo-orthésie.
Plusieurs CAP permettent de se former en 2 ans au métier. Ils sont préparés en apprentissage, dans un CFA (centre de formation d'apprentis) ou un lycée professionnel. Les Compagnons du devoir proposent aussi une formation jusqu'au BM (brevet de maîtrise).
Il est également possible de compléter sa formation initiale en suivant les stages de l'Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes).