Maître d'oeuvre de la réalisation du vêtement, le modéliste donne vie au projet du styliste. À partir du croquis et d'une toile ajustée sur un mannequin, il établit un patron et met au point le prototype qui sert de base pour la fabrication en série.
Code ROME : H1205
Architecte du vêtement, le modéliste traduit en 3 dimensions le projet imaginé par le styliste. Grâce à lui, le crayonné sur papier prend vie et forme. Muni de ciseaux et d'épingles, il commence par placer une toile sur un buste d'atelier pour élaborer un patron, avant de construire un prototype du vêtement pour l'atelier de production. Habileté, patience et rigueur sont exigées pour ce travail qui fait rimer technicité avec créativité. De la persévérance, sinon rien !
Muni de ciseaux et d'épingles, le modéliste commence par placer une toile en coton écrue sur un mannequin " en pied ". Il construit le modèle en volume et met au point les différentes pièces. La toile est ajustée, découpée, épinglée et drapée conformément au " tombé " souhaité par le styliste. Une fois l'habit monté, le modéliste trace les lignes qui serviront à dessiner le patron. Enfin, il détermine la place des coutures, de l'encolure, des plis, des emmanchures, des poches et des boutonnières.
Établir un patronLe modéliste réalise ensuite le patron de papier avec les indications nécessaires à la réalisation du prototype (ou modèle) : lignes de poitrine, de hanche, largeurs de couture... Le patron doit être clair et logique pour faciliter le montage des pièces découpées dans le tissu. Tout cela peut être réalisé par transformation à plat sur papier, selon les principes du dessin industriel.
Procéder aux ajustementsLe prototype exécuté, le modéliste peut au besoin le modifier, l'ajuster, faire évoluer les formes... parfois directement sur ordinateur. Puis il rédige une fiche technique sur les caractéristiques du vêtement. La fabrication en série peut alors commencer. Ce travail varie de quelques heures à plusieurs jours selon la complexité du modèle.
Habile, soigneux et précis, le modéliste maîtrise la couture et les techniques de montage du vêtement. Il travaille au millimètre près ! Les logiciels de conception et de dessin assistés par ordinateur (CAO-DAO), tels que Lectra, lui permettent d'ajuster des vêtements à l'écran. Savoir coudre est un minimum. Il faut également bien connaître les tissus et le matériel de fabrication.
Technicité et créativitéOpération très technique, le modelage exige de la sensibilité pour appréhender les volumes du bout des doigts. Sens artistique et créativité sont également nécessaires pour interpréter les dessins du styliste et savoir proposer des modifications suite aux premiers essayages. Garant du " bien aller " du vêtement, le modéliste sait jongler entre les indications du styliste et les contraintes de fabrication.
Convaincant et résistantLe travail en équipe exige un bon sens relationnel ainsi qu'une certaine assurance pour défendre sa position face au styliste. Enfin, une bonne résistance physique et nerveuse est requise pour gérer le stress de l'atelier et les impératifs de délais.
Un modéliste qualifié est plus recherché qu'un styliste. Aussi, les débouchés ne manquent pas chez les façonniers, les maisons de haute couture, les grands magasins qui possèdent leur propre marque, et les bureaux de style indépendants.
Une persévérance payanteLe secteur de la mode suscite de nombreuses vocations. La concurrence se révèle rude, et les jeunes diplômés débutent souvent avec un poste d'assistant, les entreprises leur préférant des modélistes expérimentés. Le débutant commence donc très souvent comme tailleur, couturier ou dessinateur, avant d'obtenir un poste de modéliste.
Des perspectives d'évolutionLe modéliste construit sa carrière en intégrant des entreprises de plus en plus renommées ou en changeant de poste au sein d'une même structure. Il peut passer premier d'atelier et diriger une équipe de modélistes, de couturiers, de patronniers, de coupeurs, de mécaniciens modèle, ou bien devenir technicien produit. Avec de l'expérience, il peut aussi s'installer en indépendant. Il lui faudra alors assurer la gestion des clients, la comptabilité de l'entreprise et toutes les formalités administratives.
Si le bac pro constitue le niveau minimum requis, le BTS favorise l'accès à un emploi de modéliste. Il existe aussi de nombreuses écoles de stylisme-modélisme, dont le coût et la qualité sont variables. La plupart d'entre elles proposent une double formation en stylisme et modélisme.