Le mouleur-noyauteur assure la fabrication de moules qui seront remplis de métal en fusion pour donner forme à des pignons de boîte de vitesses, à du matériel agricole ou ferroviaire... et à bien des objets de notre environnement quotidien.
Code ROME : H2910
Le mouleur-noyauteur travaille en usine, où il réalise des moules qui serviront à couler le métal en fusion pour fabriquer les pièces de fonderie. Il part du modèle de la pièce à fabriquer et détermine les parties du moule : châssis, conduits nécessaires à la coulée du métal en fusion... Puis il moule l'empreinte correspondant à la partie pleine de la pièce à réaliser et les noyaux pour les parties creuses. Il doit faire preuve de capacités d'adaptation et d'une grande précision dans ses gestes.
Le mouleur-noyauteur reçoit du bureau d'études le plan d'une pièce à élaborer. À partir du dessin qui définit la pièce en 2 dimensions, il doit l'imaginer dans l'espace et la traduire en 3 dimensions pour fabriquer un gabarit (ou modèle) qui servira en fonderie à la production en série. Le mouleur travaille avec des matériaux très divers : bois naturels, métaux ferreux ou non ferreux, matières synthétiques, résines, plâtre ou cire.
Fabriquer des noyauxVient ensuite le moulage de l'empreinte, correspondant à la partie pleine de la pièce à réaliser. Le mouleur travaille avec du sable qu'il tasse, par compression et vibration, à la main ou à l'aide de machines automatisées. Les pièces produites peuvent peser de quelques centaines de grammes à plusieurs tonnes.
Assurer les finitionsUne fois l'empreinte obtenue, elle est comparée avec le modèle et subit les retouches de finition nécessaires. Le mouleur-noyauteur passe un enduit sur le moule avant de couler à l'intérieur un acier liquide. À chaque étape de son travail, il contrôle le bon déroulement des opérations, il relève les anomalies possibles et les rectifie. Si la pièce comprend des parties creuses, il fabrique, selon les mêmes techniques, des noyaux, qu'il place dans l'empreinte.
Le travail du mouleur-noyauteur requiert une grande précision des gestes et de la minutie. Le gabarit qu'il fabrique servira à réaliser des milliers d'autres pièces : aucune imperfection n'est autorisée.
Compétences techniquesPour concevoir un moule ou un noyau, le mouleur-noyauteur doit pouvoir interpréter un plan de fabrication et se représenter un objet dans l'espace. La conception d'un moule ou d'un noyau fait appel à des représentations spatiales qui nécessitent une bonne vision des formes et des reliefs.
La fonderie se modernise : dans les ateliers, de nouvelles machines à commandes numériques nécessitent une bonne maîtrise des logiciels informatiques.
Le sens de l'adaptationL'apparition d'équipements plus performants, tels que les nouveaux appareils de manutention, nécessite une bonne capacité d'adaptation. Le mouleur-noyauteur doit connaître parfaitement les postes clés de la chaîne de fabrication. Le sens de la communication et des relations humaines est également vivement recommandé. Le travail en petite équipe sur des produits unitaires ou de série accorde au mouleur-noyauteur une certaine liberté d'organisation.
Dans une conjoncture industrielle plutôt maussade, l'insertion professionnelle des mouleurs-noyauteurs est liée à leur niveau de qualification. Les entreprises de fonderie recherchent des ouvriers de plus en plus qualifiés, capables d'intervenir sur des procédés de fabrication automatisés. Ce métier se décline au masculin comme au féminin.
Les principaux débouchésL'industrie de la métallurgie est le principal employeur d'ouvriers qualifiés. Les secteurs de la plasturgie, de l'automobile, de l'aéronautique, de l'agroalimentaire ou encore de la pétrochimie utilisent également les services de mouleurs-noyauteurs.
Des évolutions de carrièreLe mouleur-noyauteur débute souvent comme assistant d'un mouleur-noyauteur expérimenté qui lui apprend le maniement des machines de l'entreprise. Au bout de quelques mois, il réalise lui-même des moules et des noyaux simples. Plusieurs années d'expérience sont nécessaires avant de pouvoir encadrer une équipe de noyauteurs en tant que chef d'équipe. S'il possède des qualités reconnues d'organisation et d'encadrement, le mouleur-noyauteur peut prendre la charge de l'atelier en devenant contremaître. En se formant, il peut également accéder à la catégorie supérieure et devenir agent technique, technicien ou technicien supérieur.
La modernisation des chaînes de fabrication mobilise des mouleurs-noyauteurs de plus en plus qualifiés. Le CAP reste recherché par les petits ateliers. Le bac pro assure une meilleure insertion professionnelle. Le BTS permet d'occuper un poste de chef de production dans un atelier.
À noter que la fonderie est le premier employeur de mouleurs-noyauteurs, mais ce métier existe aussi dans la plasturgie et l'agroalimentaire. Le mouleur-noyauteur peut même se spécialiser dans le cuivre ou le bronze, et exercer un métier d'art.