Le pharmacien travaille le plus souvent en officine. Professionnel de santé et commerçant, il est à la lisière de deux mondes. L'industrie, l'hôpital et les laboratoires d'analyses médicales offrent d'autres possibilités.
Code ROME : J1202
6 à 9 ans d'études sont nécessaires pour devenir pharmacien. Suivant sa spécialité, le professionnel exerce différentes fonctions. En officine, il conseille les clients et délivre des médicaments. À l'hôpital, il gère les stocks et prépare les traitements des malades. En laboratoire, il analyse des prélèvements. Dans l'industrie, ses compétences sont recherchées pour fabriquer de nouveaux produits. 75 % des pharmaciens travaillent en officine.
Quand le patient entre dans l'officine, le pharmacien est là pour délivrer et expliquer le traitement prescrit par le médecin. Sa responsabilité est engagée en cas d'erreur. Connaissant la composition des médicaments, il vérifie la cohérence des prescriptions (posologie, interactions médicamenteuses). Il écoute et oriente les clients vers les médicaments délivrés sans ordonnance, la parapharmacie et l'appareillage (canne, minerve...). C'est à lui que l'on s'adresse pour de l'automédication en cas de pathologie légère (rhume, maux digestifs...). Rigoureux dans ses conseils, il oriente vers le médecin, le kiné, le dentiste..., lorsque le cas l'exige. Par ailleurs, il commande les produits, gère les stocks et tient la comptabilité.
Analyses et préparationsLe pharmacien spécialisé en analyses biologiques travaille en laboratoire privé ou public. Avec les techniciens et les biologistes, il effectue toutes sortes d'examens (analyses de sang, recherche de bactéries...). À l'hôpital, il fournit aux infirmiers les traitements et les matériels destinés aux malades. Il réalise des préparations, contrôle les médicaments et participe à divers protocoles d'expérimentation avec les médecins.
Recherche et productionDans l'industrie pharmaceutique, il peut participer à la mise au point de nouveaux médicaments, animer un atelier de fabrication ou superviser le contrôle qualité. Ces fonctions peuvent également s'exercer dans les industries des cosmétiques, du médicament vétérinaire et de l'agroalimentaire. Autres activités possibles : la recherche fondamentale au sein d'un organisme de recherche public (CNRS — Centre national de la recherche scientifique, Inserm — Institut national de la santé et de la recherche médicale...), l'enseignement et la recherche à l'université.
Seul habilité à délivrer des médicaments, le pharmacien a un sens aigu des responsabilités. Inscrit à l'Ordre des pharmaciens, il est soumis au code de déontologie de la profession. Une erreur dans un traitement peut avoir de lourdes conséquences. Quand une ordonnance lui paraît inappropriée, il téléphone au médecin pour s'assurer qu'il n'y a pas d'erreur ou il se renseigne auprès des infirmières. La vigilance s'impose également pour analyser des prélèvements sanguins ou pour préparer une solution destinée à soigner un malade hospitalisé.
ConseillerLe sens de l'écoute et du dialogue est de mise pour conseiller au mieux les clients. Parfois, expliquer un traitement demande beaucoup de pédagogie. La loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires) tend à conforter les patrons d'officine dans leurs prestations de conseil et de service au patient (prévention, dépistage...).
Et commercialLe pharmacien possède non seulement des compétences scientifiques, mais aussi le sens des affaires et un talent de gestionnaire, nécessaires pour superviser son équipe, ses stocks ainsi que les finances. C'est un chef d'entreprise qui fait tourner sa « boutique » et éponge la dette qu'il a contractée au moment de l'installation.
Parmi les 73 000 pharmaciens en exercice, 75 % ont choisi d'exercer en officine. Beaucoup de jeunes y débutent comme assistants. Le bémol : face à la baisse des prix des médicaments, au déremboursement, à l'essor des génériques et à la forte concurrence, le nombre de pharmacies diminue et certains professionnels sont contraints de liquider leur commerce. Des besoins vont cependant se faire sentir d'ici 10 à 15 ans puisqu'on prévoit le départ à la retraite de plus d'un tiers des effectifs.
Indépendant ou salarié
Un assistant pharmacien peut s'associer pour devenir propriétaire d'une officine. De son côté, un pharmacien biologiste peut racheter un laboratoire d'analyses médicales. Mais beaucoup préfèrent rester salariés, car les fonds de commerce coûtent cher, et diriger une pharmacie suppose une grosse charge de travail. Sans compter qu'il faut faire une solide étude de marché avant de se lancer : on ne s'installe pas où l'on veut... Dans l'industrie et la distribution pharmaceutique, les pharmaciens exercent en tant que salariés.
Fonctionnaire dans le secteur publicL'hôpital, l'enseignement et la recherche publique offrent des postes de fonctionnaires (recrutement sur concours), et parfois de contractuels, aux pharmaciens. Ceux qui réussissent le concours de PhISP (pharmacien-inspecteur de la santé publique) élaborent les textes relatifs à la profession et contrôlent les fabricants de médicaments, les grossistes, les officines et les laboratoires.
Un bac scientique s'impose pour s'inscrire en faculté de pharmacie . Les études de pharmacie durent 6 ans pour ceux qui s'orientent vers l'officine ou l'industrie, 9 ans pour ceux qui souhaitent se spécialiser.