Journaliste de terrain par excellence, le journaliste reporter d'images (JRI) est spécialisé dans la réalisation de reportages pour la télévision, les agences de presse audiovisuelle, les sociétés de production... Caméra à l'épaule, il enregistre les images et le son. Il rédige ensuite un commentaire et le monte sur images pour finaliser son sujet.
Code ROME : E1106
Caméra à l'épaule, le journaliste reporter d'images (JRI) est capable de réaliser des reportages de A à Z. Son rôle est triple : mener les interviews, recueillir les images et les sons, puis monter les images et rédiger le commentaire. Dans les rédactions des grandes chaînes nationales, le JRI est accompagné sur le terrain par un rédacteur ; il se charge alors uniquement des prises de vues et de sons. Les débuts dans la profession sont souvent synonymes de précarité.
Le JRI est d'abord journaliste. Il propose des sujets à sa rédaction et prend les contacts nécessaires pour réaliser un reportage. Il mène un travail d'enquête, puis cale les interviews. Ce professionnel de l'information tourne des sujets d'actualité s'il travaille pour un journal télévisé, mais peut également réaliser des magazines pour une chaîne de télévision ou pour le compte d'une société de production.
Tourner, rédiger, monterUne fois son projet de reportage « calé », le JRI se rend sur le terrain. Caméra à la main ou à l'épaule, il tourne son sujet. Il mène les interviews, prend le son à l'aide d'un micro et enregistre les images. Ensuite, il se charge du montage et du commentaire sur images, pour donner une cohérence au reportage. S'il prend en charge ces trois étapes (réalisation, rédaction et montage), il est dit « triqualifié ».
Parfois en binômeLe JRI peut aussi être accompagné d'un journaliste sur le terrain, appelé rédacteur-reporter. C'est ce dernier qui mènera les interviews, rédigera le commentaire sur images et assurera le montage (à moins de se faire aider d'un monteur), avant d'enregistrer le commentaire audio (mixage). Le JRI, lui, réalisera les prises de vues et de son. On retrouve le binôme JRI-rédacteur dans les grandes chaînes de télévision. Le JRI triqualifié sera davantage employé dans des chaînes locales ou d'info en continu.
Le JRI maîtrise les techniques audiovisuelles : prise de vues, de sons, sélection des images, montage... Il sait s'adapter aux évolutions des matériels (caméras, micros, logiciels de montage) et mesurer l'impact des images sur les téléspectateurs.
Curiosité et diplomatieLa curiosité est une qualité importante dans la profession. Lire l'ensemble de la presse, regarder les JT, écouter les flash radio et lire des articles web... autant de moyens pour se tenir informé et trouver un bon sujet de reportage. Le métier nécessite également de la diplomatie, indispensable pour instaurer un climat de confiance avec les personnes filmées et interviewées. La maîtrise de l'anglais est impérative.
Les JRI sont employés par des chaînes de télévision, des agences de presse audiovisuelle, des sociétés de production... La majorité des professionnels travaille pour la télévision (72 %). Les journalistes reporters d'images exerçant pour le compte de sociétés de production et d'agences de presse audiovisuelle représentent, eux, près de 11 % du total des JRI .
Des débuts précairesLe travail à la pige (rémunération forfaitaire au reportage ou à la journée de travail) est un passage quasi obligé pour les débutants. En effet, les entreprises audiovisuelles font appel à leurs services de manière ponctuelle. Ils doivent faire leurs preuves, montrer leurs compétences et devenir collaborateurs réguliers avant d'intégrer les équipes permanentes, en CDD (contrat à durée déterminée), puis en CDI (contrat à durée indéterminée). Il est possible d'exercer en tant qu'indépendant et de vendre ses documentaires à une société de production, à une chaîne ou à une agence.
Rémunération et salaires variablesDans le monde des médias, c'est dans le secteur de la production et des agences de presse audiovisuelle que la moyenne des salaires et des piges est la plus élevée (plus de 4 500 euros par mois en CDI et 3 000 euros pour les pigistes), suivi de la télévision (plus de 4 000 euros par mois en CDI et 2 500 pour les pigistes).
Les écoles de journalisme reconnues par la profession constituent la voie la plus sûre pour accéder au métier de JRI : l'ESJ à Lille ; le CFJ à Paris, l'IPJ, l'École de journalisme de Sciences Po, le Celsa, l'IFP à Paris ; le Cuej à Strasbourg ; l'IJBA à Bordeaux ; l'EJDG à Grenoble ; l'EJT à Toulouse ; l'EJCAM à Marseille ; et les trois départements information-communication option journalisme des IUT (instituts universitaires de technologie) de Tours (EPJT), de Lannion et de Nice. L'entrée se fait sur concours, très sélectifs, accessibles aux titulaires d'un bac pour le DUT (diplôme universitaire de technologie), d'un bac + 2 pour la licence pro de Tours, et d'un bac + 3 pour les autres écoles (dans la réalité, la majorité des admis possède un niveau bac + 4, voire + 5). Certaines écoles proposent une formation spécifique au métier de JRI (ESJ, CFJ...). Des écoles privées et des masters peuvent également mener au journalisme.