Mettre en scène une exposition, réaliser le décor d'une émission ou reconstituer un salon dans un film d'époque... Ces missions ont un point commun : elles sont l'oeuvre du décorateur-scénographe. Ses meilleures armes : créativité et ingéniosité.
Code ROME : L1503
Un pied dans la conception, l'autre dans la réalisation, le décorateur-scénographe traduit les intentions d'un metteur en scène, d'un producteur ou d'un conservateur de musée. Son rôle est de mettre en espace un spectacle, un film, une émission de télévision ou une exposition. À partir d'une idée, il réalise des maquettes, construit des objets et des décors en alliant créativité et technicité. Son mot d'ordre : créer des espaces adaptés à chaque production artistique.
À la fois artiste et technicien, le décorateur met sa créativité au service d'un texte ou d'une oeuvre d'art. Décors peints en trompe-l'oeil ou volumes dépouillés, toutes les formes de création lui sont permises pourvu que l'esthétique corresponde au style du projet.
Anticiper en fonction du lieuAu musée, il met les oeuvres en scène et aménage des espaces de circulation en fonction du nombre de visiteurs attendus dans les salles. Sur un plateau de télévision, il crée une ambiance autour des invités en tenant compte de la position des caméras. Au cinéma et au théâtre, il reconstitue un décor réel ou crée de toutes pièces un environnement imaginaire.
Imaginer en virtuelPour concevoir un décor, ce professionnel commence par dessiner des plans. Il sait exploiter les distances, les matériaux, les couleurs, tout en tenant compte des contraintes budgétaires, techniques et réglementaires. Pour construire une maquette en 3D, il peut utiliser un logiciel de CAO (conception assistée par ordinateur) afin de visualiser l'emplacement des projecteurs, le trajet du son, les entrées et sorties des comédiens, invités ou visiteurs. Une fois les maquettes validées, il coordonne le montage des décors effectué par une équipe de constructeurs.
Créatif, le décorateur-scénographe doit aussi maîtriser les moyens techniques pour donner vie à ses idées et les transmettre à l'équipe de constructeurs. Très adroit, c'est un « bricoleur de haut niveau » qui fournit des décors adaptés à chaque lieu et conformes aux règles de sécurité. Pris entre les intentions d'un metteur en scène (ou d'un conservateur de musée) et les contraintes financières, il sait évaluer et respecter le coût d'un projet.
Culture artistique recommandéeDifficile de restituer une époque, de reproduire un lieu ou de mettre en valeur des oeuvres artistiques sans connaître l'histoire de l'art. En plus de la culture, le décorateur-scénographe doit posséder de solides notions en architecture, design et graphisme. Sans être indispensable, le talent pour le dessin est un atout pour traduire des intentions sur le papier.
Polyvalence et réactivitéOrganisé et astucieux, cet esprit ouvert et curieux n'a pas peur de mettre la main à la pâte : peinture, couture, etc. Il est polyvalent et aime toucher à tout. Des qualités relationnelles et d'écoute lui sont nécessaires pour travailler en équipe. Enfin, il doit savoir réagir rapidement face aux imprévus.
Le nombre de professionnels intermittents du décor a diminué de moitié depuis dix ans, malgré une nette croissance du secteur du spectacle. Un phénomène qui traduit une fragilisation de leur situation : seuls 60 % d'entre eux bénéficient d'indemnités. L'insertion professionnelle des décorateurs-scénographes est difficile. À eux de se constituer un réseau afin de réduire au minimum les périodes d'inactivité.
De nouveaux débouchésLe développement des salons professionnels, la volonté des pouvoirs publics de valoriser le patrimoine artistique à travers la rénovation des musées et l'augmentation du nombre d'expositions offrent des débouchés non négligeables pour le décorateur-scénographe. Des débouchés qui viennent s'ajouter à ceux qu'il peut trouver dans les théâtres, les opéras, les compagnies, etc.
Quelques écoles nationales du spectacle (Ensatt, Esad, Ensad, Ensmis...) proposent une spécialisation spécifique au décor.