Le conducteur de travaux organise et suit les différents moyens techniques, humains et financiers nécessaires à la réalisation d'un chantier de construction, de la phase projet jusqu'à la livraison, en respectant les délais et les règles de sécurité.
Code ROME : F1201
Fil rouge du chantier, de sa préparation jusqu'à la livraison au client, le conducteur de travaux s'enferme parfois dans son bureau pour régler des problèmes administratifs, comptables et financiers. Mais il passe la majeure partie de son temps aux côtés des ouvriers, du chef de chantier, des fournisseurs et des clients. Le relationnel joue donc un rôle essentiel dans cette fonction à laquelle on accède soit en gravissant un à un les échelons, soit après un bac + 2 (au minimum) et une expérience sur le terrain.
Souvent présenté comme le " chef d'orchestre " du chantier, le conducteur de travaux intervient à toutes les phases du chantier. En relation étroite avec tous les intervenants (architectes, ingénieurs, techniciens, contremaîtres et ouvriers), sa mission principale consiste à coordonner et diriger toutes les activités de construction.
Préparer et organiserSon travail démarre en amont : durant la phase de préparation du chantier, il doit analyser le dossier technique (plans d'architectes, études des ingénieurs, etc.) ; choisir ou valider les entreprises qui seront ses partenaires durant les travaux ; évaluer les moyens humains nécessaires à la réalisation du chantier ; établir le planning des travaux et étudier les méthodes de réalisation. Il se charge également d'effectuer les démarches administratives (par exemple, obtenir des autorisations des collectivités locales) nécessaires au démarrage du chantier.
Suivre et contrôlerUne fois le chantier démarré, sa tâche se transforme en celle de " contrôleur ". Le conducteur de travaux veille à la bonne évolution des travaux. Il doit notamment faire en sorte que les délais et le budget initialement prévus soient respectés. Pour cela, ce professionnel s'appuie sur le chef de chantier, lequel joue le rôle de relais entre le conducteur de travaux et les équipes de construction.
Chef d'orchestre, le conducteur de travaux doit gérer son équipe sur le chantier et les problèmes techniques. Il doit être méthodique pour tout mener de front. Bien sûr, il lui arrive de déléguer, notamment au chef de chantier, qui est son bras droit. Mais c'est lui qui devra rendre des comptes en cas, par exemple, de dérive financière. Les responsabilités sont très importantes, aussi bien en termes de sécurité des ouvriers que de responsabilités techniques.
Réactif et dynamiqueIl anticipe les problèmes qui pourraient se poser et réagit rapidement face à un imprévu (ce qui arrive la moitié du temps). Un engin qui tombe en panne, des matériaux qui ne sont pas livrés à la date fixée, une tempête de neige... à lui de prendre les bonnes décisions pour qu'aucun retard ne s'ensuive. Souvent premier arrivé sur le chantier et dernier parti, il se déplace beaucoup et enchaîne de longues journées de travail.
Diplomate et charismatiqueMédiateur incontournable entre les différents professionnels mis à contribution sur un chantier (il organise des réunions régulièrement), il doit se mettre à l'écoute des autres, expliquer ses choix et oeuvrer pour préserver une bonne ambiance de travail. Autorité, diplomatie et charisme sont des qualités qui s'acquièrent souvent avec l'expérience.
En raison d'une bonne conjoncture liée aux grands projets à venir (Grand Paris, Jeux olympiques de 2024), le profil de conducteur de travaux est très recherché. La fonction exige de connaître parfaitement les divers corps de métiers qui travaillent dans le secteur de la construction, et d'avoir déjà à son actif une solide expérience du chantier. Autant dire qu'elle n'est pas accessible aux débutants. L'entrée dans le métier s'effectue en général au poste d'aide-conducteur de travaux. Après plusieurs chantiers, le jeune professionnel peut accéder à la fonction de conducteur de travaux proprement dite et mener son propre chantier.
Évoluer vers la directionAprès environ 10 ans d'exercice, le conducteur de travaux peut monter dans la hiérarchie et devenir directeur de travaux, autrement dit superviser des opérations conséquentes nécessitant l'intervention de plusieurs conducteurs de travaux, dont il aura la responsabilité. La rapidité des promotions dépend souvent de la formation initiale. Les titulaires d'une licence professionnelle du secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) ou d'un diplôme d'ingénieur gagneront du temps. Il est possible également d'évoluer en tant qu'ingénieur commercial ou contrôleur des travaux dans une collectivité ou au service de l'État.
Le métier est accessible après un bac + 2, même si la plupart des jeunes conducteurs de travaux ont désormais un niveau bac + 5. Certains ont accédé à ce poste grâce à la promotion interne.